Se faire enculer avec grâce ( à propos du dialecte andalou )

Professeur & Fondateur chez Lengalia
En 1990 José Delgado a fondé Vita Lingua à Hambourg, une école de langues spécialisée dans la langue et la culture espagnole. Grâce à son travail et à son enthousiasme, jour après jour, année après année, il a pu obtenir une profonde connaissance de la façon d’enseigner la structure de l’espagnol. Qu’est-ce que l’étudiant connait à cet instant ? Quels sont ses objectifs ? Quel est le meilleur chemin pour atteindre cet objectif ? Ce type de questions lui ont permis de développer une méthode efficace, avec un matériel clair et structuré qui permet d’atteindre la réussite dans l’apprentissage. Tout ce matériel a été testé auprès de ses élèves afin d’en vérifier l’efficacité et de le perfectionner.

C’est tout ce travail, cette connaissance et cette expérience qui font de Lengalia ce qu’elle est aujourd’hui, un portail spécialisé dans l'apprentissage de l'espagnol en ligne.
Lengalia, José Delgado
Se faire enculer avec grâce ( à propos du dialecte andalou )

Se faire enculer avec grâce ( à propos du dialecte andalou )

J’ai autant souvent entendu parlé du << dialecte andalou >> qu’on pourrait aisément comparer sa réputation à celle du basque, du catalan ou du galicien. Par ailleurs, j’ai maintes et maintes fois lu des prises de position par rapport aux mille et un défauts que rêvet ce dialecte andalou, comparé à la soi-disant norme espagnole.

J’invite le lecteur à dresser l’oreille et à prêter un peu d’attention aux locuteurs issus de cette région <<prétendument barbare>> si l’occasion se présente. Il y a de nombreuses personnes qui défendent à tout va le point de vu selon lequel l’Andalou << distort >> la langue de notre patrie espagnole. Certes, même ceux qui ne sont pas dotés d’une bonne ouïe seront capables de percevoir la vaste gamme de variations dialectales qui se font entendre dans cette région: Certains disent << sesear >> , d’autres <<cecear>>, d’autres encore se servent de tous les deux. D’aucuns disent <<vosotros>> et d’autres font usage de <<ustedes>>, mais sans qu’ils emploient correctement la forme de politesse – notamment puisqu’ils ne parlent pas en troisième personne du pluriel – . Au-delà, certains des Andalous se traitent de << killos, pisha, poya ou zagales >>. Toutes ces variations grammaticales et lexicales sont regroupées sous le terme de << dialectes andalous >>. En ce contexte, une question se pose: Pourquoi dit-on << dialectes andalous>> et pas tout simplement andalou ? Précisément en raison de ce que je viens de dire. Cela se doit au fait que toutes ces multiples realités linguistiques sont à différencier l’une de l’autre. Toutefois, ce n’est pas le sujet que je pense donner à ce texte parce qu’il y a des dialectologues spécialisés à cette problématique et qui gagnent leur vie en s’y consacrant entièrement. C’est plutôt le sens pragmatiste donné aux dialectes andalous par des gens non issus d’Andalousie sur lequel j’aimerais me pencher. Pour le dire clairment: Lors qu’un Andalou parle, il semble toujours qu’il fasse des plaisanteries et qu’il blague. Personne ne le prend au sérieux. Cette particularité est due aux aspects linguistiques et phonétiques qui font l’espagnol de l’Andalousie.

Lors d’une formation continue des enseignants d’espagnol – en théorie tous des << spécialistes >> de leur langue -, consacrée à l’enseignement et l’usage adéquat ou inadéquat des jurons espagnols, une enseignante fit part de son opinion là-dessus. Elle dit que tout dépendait de l’espagnol qu’on partait et de la région d’où on provenait. Je cite: <<Quand un Andalou dit „joder“ ( baiser/enculer ), il le dit avec la grâce propre aux Andalous. Mais si un Espagnol le dit en catalan, c’est inacceptable >>.  Il ne m’appartient certes pas de mettre en question son niveau de professionnalité ou la qualité de ses cours mais si elle a l’impudence de dire de telles choses parmi des collègues – et il faut beaucoup d’impudence pour faire cela -, je n’ose pas m’imaginer ce qu’elle dirait au sein d’une classe !

C’est événement n’est qu’un exemple pour préciser et appuyer ce que j’ai mentionné ci-dessus. Il montre de façon plausible les implications sociales qui découlent d’un dialecte. L’Andalou – loin d’être un bouffon même si beaucoup de gens se moquent et se rient de lui – ne fait qu’exprimer l’espagnol à sa manière. Celle-ci dépend de la région d’Espagne dont il est issu. C’est aussi simple que ça.

En tant qu’Espagnol, Andalou, << Malagueño >>, << Rondeño >>, professeur d’espagnol et locuteur de la variété linguistique qui est parlée à Ronda ( Malaga ), appartenant aux dialectes andalous, je me permets de vous calmer en vous assurant que tout le monde me comprend très bien. Jusqu’ici, je n’ai jamais eu de problème lors d’une communication, ni avec un interlocuteur natif hispanophone, ni avec un élève. Personne ne s’est encore plaint de ma manière à parler. C’est pour cela qu’en guise de conclusion, je recommande à chacun qui n’estime pas la richesse de la langue espagnole, y compris les variétés linguistiques, de se faire enculer – avec grâce – .